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Around the flaques d'eau
18 janvier 2007

Les chiens de paille (straw dogs - Peckinpah)

Trouvé le film assez ennuyeux (donc), dans le fond (les reflexions sur la violence, la vision pessimiste du couple, la misanthropie de Peckinpah sont comme rabachés - on dirait "le mépris" de Godard en plus trouble). Cela dit le montage est assez audacieux. je pense surtout à la scène d'exposition, confuse en tant que telle mais très claire dans ses intentions. Un montage très structuré nous montre les personnages principaux ... Plans par plans ils avancent, chacun dans leur cadre, sans qu'on ait la moindre idée de qui ils sont ni de ce qu'ils sont les uns pour les autres, tandis que dans le cimetière d'à côté, des enfants jouent à la farandole autour des pierres tombales... On voit rarement des débuts de film aussi chaotiques ... Pourtant, et ça saute aux yeux, c'est aussi limpide qu'un western : C'est une scène de confrontation finale, et la femme, avec ses seins filmés avec énormément de complaisance (et sans soutif), serait l'objet de toutes les convoitises. On ne sait rien sur eux, mais la tension est palpable, grace au montage et au jeu de regards des comédiens. C'est comme si Dustin Hoffman allait jeter ses provisions au ralenti et tirer à la carabine qu'il avait caché sous son veston. Et puis on comprend qu'il est américain et que nous sommes dans un patelin d'Angleterre profonde, que la blonde est sa femme et que l'homme en bleu est son ancien amant ... Mais ces brêves explications sont aussitôt suivies par des complications immédiates : l'attraction animale de la femme pour son ex, la méfiance du mari, l'étrange et inquiétant fonctionnement de cette communauté et de ce couple d'exilés (alors que sa femme se sent coinçé avec son ancien amant, Dustin au lieu de la protéger comme un mari normal, se cloitre dans le pub du coin pour s'acheter des cigarettes ...) En quelques plans et des jeux de regard ambigus, des cadres bizarres, l'histoire devient encore plus obscure qu'au départ. Le reste du film, malgré une bonne rasade d'ambiance à la Wuthering Heights, fait très série Z (gueules d'ivrognes, tueries divers et variées). Le "grand film de malade" et la "grosse pochade" se neutralisent constamment, et c'est dommage, mais je comprend tout à fait comment et pourquoi ce film a atteint le statut d'oeuvre culte : un réel talent (ici au montage, au cadrage, on sent Peckinpah penser en images) + une embarrassante complaisance (ici, tout bêtement, pour la violence et le viol) = culte. Un calcul imparable.
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Commentaires
Z
Ca oui, c'est embêtant.
B
ce qui est ennuyant c'est de ne pas écrire ennuyeux...
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